États-Unis : Tesla visé par une enquête après des incidents de robotaxi

Le 22 juin 2025, Tesla a mis en service à Austin (Texas) ses premiers robotaxis dans le cadre d’un déploiement limité. Cette initiative, attendue de longue date, suscite déjà des interrogations, notamment sur la fiabilité du système et les garanties de sécurité offertes aux usagers comme aux autorités.

Stephanie Haerts
By Stéphanie Haerts Last modified on 26 juin 2025 12h14
États-Unis : Tesla visé par une enquête après des incidents de robotaxi
États-Unis : Tesla visé par une enquête après des incidents de robotaxi - © Economie Matin
4,20$Elon Musk mise sur des prix cassés, 4,20 dollars la course à Austin, et une image de pionnier.

Défaillances du robotaxi, des vidéos troublantes

À peine mis en circulation, le robotaxi de Tesla provoque déjà des remous. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent certains véhicules commettre des infractions manifestes : excès de vitesse, circulation à contresens, arrêts inopinés au milieu des carrefours. La réponse des autorités ne s’est pas fait attendre. La National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA), régulateur américain de la sécurité routière, a confirmé mardi 25 juin qu’elle « enquête sur des incidents potentiellement liés à des défaillances en matière de sécurité » et qu’elle « prendra les mesures nécessaires pour protéger la sécurité routière », peut-on lire dans Le Figaro.

Le constructeur, dont les véhicules autonomes sont déjà sous enquête depuis octobre 2024 pour leur système FSD (Full Self-Driving), fait désormais l’objet d’une attention redoublée. Le service a pourtant été lancé de manière extrêmement restreinte. Une dizaine de Model Y réservés à des clients sélectionnés dans un périmètre délimité à Austin.

Le robotaxi Tesla sous le radar des autorités américaines

Officiellement, la NHTSA n’a pas à approuver les nouvelles technologies avant leur commercialisation. Tesla en profite depuis des années pour innover à marche forcée. Mais l’agence rappelle que « les constructeurs certifient que chaque véhicule respecte les rigoureux standards de sécurité de la NHTSA ». En mai 2025, quelques semaines avant le lancement du service, le régulateur a exigé de Tesla des informations détaillées sur la technologie embarquée et les conditions de déploiement.

Et ce afin de « comprendre les technologies et utilisations opérationnelles » des véhicules autonomes. La date butoir pour répondre était fixée au 19 juin. Tesla a bien transmis une réponse… qu’elle a immédiatement placée sous le sceau du secret, affirmant, dans des propos partagés par Le Figaro, que « la totalité du document contient des informations d’entreprise confidentielles ». Une manœuvre qui suscite l’agacement des observateurs, d’autant plus que les images en circulation rendent certains dysfonctionnements difficilement contestables.

Tesla riposte… en exigeant le secret

Si l’on en croit les experts de la conduite autonome, le robotaxi de Tesla repose uniquement sur des caméras et n’utilise ni LiDAR, ni radars, à rebours des stratégies adoptées par des concurrents comme Waymo. Un choix vanté comme plus proche du fonctionnement humain, mais qui présente d’évidents angles morts en cas de mauvaise visibilité. Interrogée sur la conduite à contresens observée dans une vidéo virale, la NHTSA a confirmé être « en train d’examiner les informations fournies par Tesla ».

Mais tant que ces éléments resteront inaccessibles au public, l’opacité nourrira les soupçons. À noter que le service de robotaxi lancé à Austin ne préfigure qu’un avant-goût du projet plus vaste de Tesla, le Cybercab, un véhicule sans volant ni pédales dont la production devrait démarrer en 2026. Une perspective qui donne le vertige quand on voit les défaillances observées dès les premiers jours d’un service pourtant encore encadré.

Robotaxi vs Waymo : la course à l’autonomie

Tesla n’est pas seul sur le créneau. Waymo, filiale d’Alphabet (maison-mère de Google), a déjà assuré plus de 10 millions de trajets payants en robotaxis. Ses véhicules, déployés à Phoenix et San Francisco, n’ont pas encore fait l’objet d’enquêtes aussi médiatisées.

Pour se différencier, Elon Musk mise sur des prix cassés, 4,20 dollars la course à Austin, et une image de pionnier. Mais l’opinion publique, les autorités locales et la NHTSA s’inquiètent. À Austin, des élus appellent déjà à un moratoire sur les services autonomes, en attendant une législation adaptée.

Stephanie Haerts

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à l'économie, la finance, les technologies, l'environnement, l'énergie et l'éducation.

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