OpenAI, soutenu par Jony Ive, se retrouve empêtré dans un litige de propriété intellectuelle inattendu. Le nom de leur nouveau produit est au cœur d’une bataille judiciaire. Les conséquences pourraient être majeures.
OpenAI : le projet « io » de Jony Ive menacé par une plainte pour marque déposée

Le 22 juin 2025, OpenAI a retiré toutes les mentions du projet « io » de son site internet. Ce retrait soudain fait suite à une plainte déposée par une société concurrente, qui estime que l’usage de ce nom viole une marque déposée existante. C'est un affrontement inédit entre un géant de l’intelligence artificielle et un acteur plus discret mais protégé par le droit des marques. Le rôle de Jony Ive, concepteur emblématique du design Apple, ajoute une dimension médiatique à ce conflit.
OpenAI et IO : Une marque, un produit, un litige
OpenAI avait annoncé début 2025 un ambitieux produit matériel d’intelligence artificielle baptisé « io », développé avec l’équipe de Jony Ive, fondateur de LoveFrom et designer mythique de Apple. Le projet visait à créer une interface physique nouvelle génération, en rupture avec les interfaces vocales ou visuelles traditionnelles.
Mais dès son lancement, la marque « io » a suscité des tensions juridiques. La société iyO-tech®, Inc., qui commercialise un appareil appelé iyO ONE, a saisi la justice en affirmant que « io » portait atteinte à sa propre marque déposée. D’après Bloomberg Law, le juge en charge du dossier a « envisagé la possibilité d’une injonction temporaire contre OpenAI pour prévenir une confusion auprès du public ». En réponse, OpenAI a procédé à un retrait total de ses contenus promotionnels. Le site officiel ne contient plus aucune référence au nom « io », selon TechCrunch.
OpenAI projet IO : Jony Ive impliqué, un lancement compromis
La plainte vise non seulement OpenAI, mais aussi Sam Altman, directeur général, et Jony Ive lui-même. L’action en justice repose sur la similarité phonétique entre « io » et « iyO », mais aussi sur des éléments visuels. Les avocats de la société plaignante estiment que « le design et l’univers de communication choisis par OpenAI renforcent la confusion ».
Le nom « io » devait devenir l’identité d’un produit phare d’OpenAI, fruit d’un accord de plus de 6,5 milliards de dollars (environ 6 milliards d’euros) pour acquérir la société io Products, Inc., fondée par Jony Ive, Marc Newson et Sam Altman. Cette entreprise a levé 225 millions de dollars avant d’être intégrée à OpenAI en mai 2025. L’objectif était de fusionner design et intelligence artificielle pour produire un produit d’exception.
Le retrait de toute publicité laisse planer le doute sur la poursuite du lancement. Un juge doit encore statuer sur la recevabilité de la demande d’injonction. En attendant, toute commercialisation sous le nom « io » est suspendue.
Le tribunal tranchera : vers un précédent pour le droit des marques ?
Ce différend soulève des questions fondamentales pour le droit de la propriété intellectuelle à l’ère des interfaces numériques. L’usage de mots courts et universels comme « io » devient risqué lorsqu’ils sont déjà enregistrés comme marques.
Le juge pourrait créer un précédent si une injonction permanente était prononcée. Cela limiterait le champ lexical utilisable pour nommer des produits innovants. La tension est palpable. OpenAI, en position de force technologique, pourrait devoir renoncer à un nom porteur, alors même que ses ambitions matérielles prenaient forme. La prochaine audience est prévue début juillet.
OpenAI va-t-elle devoir changer le nom de son produit ?
Cette affaire montre que, même pour des titans de la technologie, la protection juridique peut s’imposer brutalement. Le tribunal pourrait forcer OpenAI à revoir intégralement son identité de marque. En cas de décision défavorable, ce sont des milliards d’euros, des campagnes de publicité, et une stratégie produit qui devront être réinventés. L’impact dépasse largement le cadre de ce seul lancement : il interroge sur la coexistence entre innovation et droits préexistants.