Une chute vertigineuse en bourse, des insultes à peine voilées, des menaces économiques à répétition : entre Elon Musk et Donald Trump, la rupture est consommée. L’affaire secoue les marchés et déstabilise jusqu’aux coulisses du pouvoir américain. Les deux hommes, qu’on aurait cru être les meilleurs amis du monde, se crêpent maintenant le chignon par messages interposés.
Le clash Musk-Trump fait s’écrouler Tesla en Bourse
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Published on 6 juin 2025 5h57
900 MILLIARDS $La capitalisation de Tesla est tombée sous les 900 milliards de dollars.
Le 5 juin 2025, l’action du constructeur Tesla a connu l’une de ses plus violentes corrections boursières en chutant de 14,2 %. En cause ? Un affrontement public de plus en plus virulent entre Elon Musk, patron emblématique du constructeur de véhicules électriques, et Donald Trump, qui avait fait de Musk un conseiller spécial de son administration.
Musk contre Trump : duel d’égo et guerre d’influence dans l’arène publique
Le torchon brûle entre Musk et Trump, et il ne s’agit plus d’un simple malentendu politique. Ce conflit ouvert est le produit d’une montée en tension entamée dès les premiers désaccords sur les politiques environnementales et fiscales. Tout a basculé lorsque Musk a qualifié le budget proposé par Trump de « abomination dégoûtante », dénonçant une explosion du déficit fédéral à hauteur de 2 400 milliards de dollars. Le Président, jamais avare de représailles, a alors menacé de couper les subventions destinées aux entreprises du magnat sud-africain, notamment Tesla et SpaceX.
C’est un revirement spectaculaire dans une relation que l’on croyait autrefois complice. Musk, qui s’était déjà rapproché du Parti républicain ces dernières années jusqu’à avoir un rôle dans l’administration Trump avec son « DOGE », a violemment critiqué l’orientation prise par Trump, notamment en matière de soutien aux technologies vertes. Et la réponse ne s’est pas fait attendre : dans un message posté sur Truth Social, Donald Trump a déclaré que Musk « ne serait rien sans les aides fédérales » et que « sa loyauté change plus vite que ses voitures électriques ».
Tesla au cœur du cyclone : une crise boursière révélatrice
La riposte du marché a été aussi brutale qu’inattendue. Le 5 juin, Tesla a vu sa capitalisation boursière fondre de plus de 152 milliards de dollars, revenant à environ 900 milliards d’euros. Pour Elon Musk, c’est une double peine : sa fortune personnelle a chuté de 8,73 milliards d’euros, selon les calculs du Guardian. Une claque magistrale pour celui qui se targuait de dominer Wall Street.
Mais derrière les chiffres, c’est toute une dynamique de confiance qui vacille. Les investisseurs s’inquiètent de plus en plus des conséquences potentielles du conflit avec Trump sur la stabilité stratégique du groupe. Les subventions aux véhicules électriques, les projets de robotaxis autonomes ou encore les futures extensions des gigafactories de Tesla pourraient être directement impactés par des blocages administratifs ou des représailles politiques.
Le scepticisme monte aussi chez les analystes : selon Reuters, plusieurs voix de Wall Street évoquent déjà un « scénario catastrophe » pour l’entreprise si la tension persiste. Et ce, alors que Musk, dans une posture toujours plus provocatrice, multiplie les déclarations incendiaires et refuse toute médiation. Elon Musk a déjà causé un tort gigantesque à son entreprise, notamment avec ses propos transphobes et son salut Nazi, dont les voitures sont désormais surnommées « Swastikars » par ses opposants.
De SpaceX à X, une galaxie d’entreprises sous pression
Le choc ne s’arrête pas aux frontières de Tesla. L’empire Musk tout entier semble désormais exposé à une fragilisation structurelle. SpaceX, malgré ses contrats faramineux avec la NASA et le Pentagone, n’est pas à l’abri d’une suspension ou d’un réexamen budgétaire. La dimension stratégique de ses missions pourrait, à court terme, devenir un levier de pression pour l’administration Trump en cas de retour au pouvoir.
Autre front de tension : X (ex-Twitter), où Elon Musk s’est transformé en éditorialiste ultra-actif, attaquant frontalement la sphère politique démocrate et, désormais, républicaine. Or cette exposition médiatique, loin de séduire les régulateurs, tend à irriter jusqu’aux partenaires industriels. La frontière entre liberté d’expression et instrumentalisation politique devient de plus en plus floue — et périlleuse. Sur X, le milliardaire sud-africain a même accusé Donald Trump de faire partie de la mystérieuse « liste d’Epstein » qui, dans la sphère complotiste, mentionnerait l’ensemble des personnes ayant participé à des abus sexuels sur des mineurs organisés par le milliardaire Jeffrey Epstein qui s’est suicidé dans sa cellule en 2019 avant son procès.
L’onde de choc dépasse le cadre national. Selon le Japan Times, les marchés asiatiques ont eux aussi réagi à la baisse de l’action Tesla, révélant l’inquiétude internationale autour de la viabilité du modèle Musk.
Quand la bourse vote : Wall Street face à l’incertitude
« Wall Street considère la querelle Trump-Musk comme un désastre », titrait Bloomberg le 5 juin 2025. La formule résume bien l’état d’esprit des marchés, qui redoutent une spirale de défiance prolongée. Derrière l’effondrement de l’action Tesla se dessine un phénomène plus vaste : celui de la fin de toute la galaxie d’Elon Musk.
Ce duel entre deux titans de l’Amérique contemporaine révèle les failles d’un écosystème où la politique industrielle repose sur des relations personnelles volatiles. L’avenir de Tesla — et de son modèle économique — pourrait bien se jouer ici.