Bouchons record de l’Ascension : Bison Futé en reste bouche-bée

Le week-end de l’Ascension a connu une circulation d’une densité exceptionnelle sur les routes françaises. Des niveaux de saturation routière ont été observés bien au-delà des anticipations officielles.

Jade Blachier
By Jade Blachier Published on 3 juin 2025 14h57
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car headlights in a traffic jam - © Economie Matin

Le dimanche 1er juin 2025, les automobilistes français de retour du pont de l’Ascension ont été confrontés à des embouteillages d’une ampleur rarement atteinte. Malgré les prévisions élevées de Bison Futé, les chiffres enregistrés ont largement excédé les alertes initiales. Cet épisode de congestion interroge sur l'efficacité des dispositifs d'information et d'anticipation du trafic.

Un dimanche noir qui a viré au cauchemar

Le 1er juin, en fin d’après-midi, la circulation a atteint un niveau critique, avec 1 245 kilomètres de bouchons cumulés recensés par Bison Futé. Cette donnée dépasse largement les anticipations de l’organisme, qui avait pourtant prévu une journée classée noire pour le quart nord-ouest du pays et rouge pour les autres régions.

L’autoroute A7, souvent qualifiée de « route des vacances », concentrait à elle seule près de 60 kilomètres de ralentissements. L’A10 entre Paris et Bordeaux affichait 41,5 kilomètres de bouchons, tandis que l’A61, reliant Toulouse à Narbonne, atteignait 47,5 kilomètres. Dans la région Île-de-France, les services de Sytadin faisaient état de 210 kilomètres d’embouteillages dans l’après-midi.

Des prévisions officielles largement dépassées

Selon les bulletins de Bison Futé publiés en amont, la journée du 1er juin devait être particulièrement difficile sur les routes, en raison des retours massifs liés au pont de l’Ascension. L’organisme avait identifié plusieurs créneaux horaires sensibles, notamment sur les autoroutes A7, A9, A10, A13 et A61.

Malgré ces préconisations, la saturation a été bien plus marquée que prévu. À 16 heures, l’organisme recensait déjà 1 045 kilomètres de bouchons. À cette heure, l’A10 cumulait 170,7 kilomètres d’encombrements, l’A7 en affichait 112,5 et l’A9, 65,2 kilomètres. Ces volumes, relevés dans l’après-midi, indiquent une densité de trafic particulièrement précoce et généralisée sur tout le territoire.

Facteurs aggravants et réactions d’usagers

La densité du trafic n’était pas la seule cause des difficultés. Plusieurs accidents ont été signalés sur les grands axes, notamment sur l’A10 et l’A7, contribuant à ralentir davantage la circulation. Les fortes températures relevées dans le Sud du pays, conjuguées à une météo globalement favorable, ont pu inciter de nombreux vacanciers à prolonger leur séjour jusqu’à dimanche, accentuant les départs simultanés.

Des témoignages publiés sur les réseaux sociaux reflètent l’ampleur du désarroi. Un automobiliste évoquait « 20 km cumulés de bouchons, déjà 2 heures coincé », affirmant qu’il éviterait désormais cette route. D’autres faisaient état d’un manque d’alternatives ou d’informations en temps réel, malgré les alertes diffusées en amont.

Une stratégie de prévision sous pression

Cet épisode soulève la question de l’adéquation entre les prévisions établies et la réalité du terrain. Si Bison Futé avait anticipé une journée très difficile, les seuils atteints suggèrent soit une sous-estimation des volumes de circulation, soit une insuffisance dans la communication et la gestion des flux.

Les dispositifs d'information, bien que disponibles, n’ont pas permis à une part significative d’usagers d’éviter les zones les plus congestionnées. Des ajustements dans les outils de prédiction ou dans les moyens de diffusion de l’information pourraient être envisagés pour améliorer l’efficacité de la régulation du trafic lors des grands départs.

Jade Blachier

Diplômée en Information Communication, journaliste alternante chez Economie Matin.

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