Au fil des années, le « visage » de la France a changé. Nous croisons de plus en plus d’habitants qui attirent le regard car différents par leurs physiques, habillements, parlés, façons d’être. La France devient de plus en plus cosmopolite. Et ce n’est pas que dans les grandes agglomérations et les banlieues que cela est visible, mais aussi dans les villes moyennes et maintenant dans les campagnes. C’est surtout là que le contraste est le plus saisissant car les habitudes sont plus ancrées, les habitants moins habitués au changement, aux remises en cause. D’ailleurs les résultats des dernières élections ont pu surprendre avec un front national souvent en tête beaucoup plus que dans les villes, alors que l’implantation des immigrés y est moindre.
Les jeunes ont de moins en moins conscience des dangers de l’immigration et de l’intégrisme

Le phénomène est relativement nouveau, les jeunes plus mondialistes et n’ayant pas connu les guerres, y compris celle d’Algérie, ne sont pas dérangés par l’arrivée de migrants venant des quatre coins du monde, y compris des pays musulmans. Ils expriment même une sorte de respect grandissant pour les valeurs transcendantes de la religion. Ils leur montrent même une certaine considération en avançant que c’est même un excellent signe de santé de notre jeunesse. A condition toutefois, que la variété des pratiques tolérées n’entre pas trop en contradiction avec notre société et nos valeurs occidentales.
Cependant c’est dans l’entreprise avec la montée de l’intégrisme islamique que les différences sont plus visibles, sensibles avec le voile, la séparation des sexes, le refus de serrer la main. Mais ces exigences ne semblent pas pour autant choquer bon nombre de jeunes salariés (et même moins jeunes) ! C’est justement chez les plus jeunes : 18-24 ans que les pratiques religieuses en entreprise connaissent une légère progression depuis 2021. Le « fait religieux » devient de plus en plus une tendance grandissante : port de signes distinctifs, exigences alimentaires spécifiques, demandes d’aménagements pour les fêtes religieuses. Ces pratiques sont de plus en plus soutenues, approuvées par les plus jeunes salariés selon un sondage effectué par l’Institut Supérieur du Travail (IST) et le Conseil Représentatif des Institutions juives de France (CRIF).
Cette étude a été effectuée auprès de 1155 salariés d’entreprises de 100 employés et plus et du secteur public dont l’âge allait de 18 à 65 ans soit un panel représentant 70 % des salariés français.
Notre société occidentale a toujours pris en compte « le fait religieux » explique Joseph Thouvenel, ancien syndicaliste de la Confédération Française des Travailleurs Chrétiens (CFTC) sachant que même les bourses internationales demeurent fermées le vendredi saint. C’est toutefois une nouveauté car la religion chrétienne avait beaucoup diminué son emprunte. En effet cette tolérance accrue démontre avant tout l’échec de la société matérialiste et consumériste, ajoute Joseph Thouvenel qu’il considère comme un excellent signe de santé de notre jeunesse, même si les pratiques tolérées entrent en contradiction totale avec notre société et les valeurs occidentales.
Beaucoup de signes ou situations sont de plus en plus acceptés par beaucoup de jeunes, notamment :
- Une personne qui refuse de s’asseoir là où une personne d’un autre sexe était précédemment assise, acceptée par 46%.
- Refuser de serrer la main d’une personne du sexe opposé : 58%.
- Un prestataire de service qui refuse d’entrer en contact avec certains clients selon leur sexe : 42%.
- Le port du voile au travail est plébiscité par 70% des 18-24 ans.
C’est un phénomène que l’Institut Montaigne signalait déjà depuis 2012, qui a depuis connu une hausse historique du fait religieux et une tolérance de plus en plus grandissante chez les jeunes envers un extrémisme islamisme croissant et une surreprésentation dans ces revendications.
Une enquête montre que les jeunes Français sont attachés à la laïcité, mais qu'une grande partie d'entre eux voudraient la voir évoluer vers une plus grande tolérance à l'égard du port des signes religieux ostensibles à l'école et souhaitent une meilleure coopération avec les pouvoirs publics.
Si le phénomène est inquiétant à cause de l’intégrisme qui transparaît dans ces actes tolérés, il révèle surtout un manque de connaissance des jeunes générations sur l’islamisme, juge Joseph Thouvenel. « Ni l’Éducation nationale ni les grands médias ne font leur travail d’information sur la réalité des religions et de l’Histoire, empêchant ainsi une réflexion éclairée », déplore-t-il. Il cite l’exemple de l’Iran : « Sans connaissance de notre Histoire, on ne peut rien comprendre et on finit par tout tolérer, même l’intolérable. ».
Un constat donc ; Plus l’intégrisme monte, plus on le tolère, c’est un échec collectif face à l’islamisme
Abdelkader Railane à la tête de la mission locale d'Yssingeaux, préside aussi le comité opérationnel contre le racisme et l'antisémitisme en Haute-Loire, intervient souvent dans des établissements scolaires et s’exprime sur ce sujet : "Beaucoup de jeunes ont une méconnaissance de l'islam. "Parfois je demande aux jeunes s'ils savent me citer les cinq piliers de l'islam et combien de fois je suis très étonné de voir que beaucoup de jeunes ne savent pas les citer ». Pour lui, cette situation résulte d’une lâcheté face à la montée de l’islamisme ». Un phénomène qui, selon lui, ne relève pas du hasard mais d’un agenda politique qui instrumentalise le fait religieux », rappelant que « l’islamisme est indissociable d’une démarche politique ».
Malgré tout, il reste persuadé que le débat est possible. Cette question les met face à leurs contradictions et ouvre le débat, « à partir du moment où ils comprennent et acceptent leur faiblesse ».
Abdelkader Railane invite également les jeunes à questionner l'héritage religieux de leur famille. "La République nous permet la liberté de conscience. Ce que j'essaie de dire souvent aux jeunes c'est quelque soit la religion que l'on va pratiquer, il faut d'abord la connaître, apprendre la religion et pas l'obtenir comme ça par les parents."
L'école ne doit pas être seule pour aborder ces questions. "Ce que j'attends de l'école, ce sont les débats contradictoires, la liberté d'expression, l'esprit critique. La connaissance des religions, je ne suis pas sûre que cela soit forcément à l'école de l'aborder, je crois que ce n'est pas le lieu. En revanche, les parents ont une grosse responsabilité. Ils ont ce rôle d'éducation, à savoir : accepter l'autre dans sa différence."
Pour Abdelkader Railane, « il faut aussi apprendre aux adolescents à ne pas se fier à "l'imam Google" en se tournant vers les réseaux sociaux pour s'informer. En ce qui concerne l'islam, il y a beaucoup, beaucoup de bêtises. On ne peut pas extraire juste une phrase du Coran. Il faut faire un peu d'histoire, d'anthropologie, de psychologie pour le comprendre. Malheureusement, quand vous donnez un écrit à quelqu'un qui n'a pas les bases pour pouvoir le comprendre, le danger est là ».
Il semblerait que ces dernières années un certain nombre de jeunes dans nos sociétés occidentales en viennent à se convertir à l'islam, et l'on ne peut que s'interroger sur les motifs qui les conduisent à faire ce choix, un choix incompréhensible à priori pour les occidentaux que nous sommes, puisque notre civilisation a fait au XVIIIème siècle ce que le philosophe Marcel Gauchet a appelé une «sortie de religion ».
Les raisons pouvant expliquer cette tentation sont très simples : l'homme a besoin d'être animé par une raison de vivre, par un idéal, par une cause noble à laquelle se donner. Il a besoin d'estime, il a besoin que l'on reconnaisse sa dignité.
Dans nos sociétés modernes, fondées sur la satisfaction des besoins matériels des individus et sur la recherche du bonheur individuel, des sociétés que les anthropologues caractérisent comme individualistes et matérialistes, les jeunes ne voient pas de possibilités de satisfaire les besoins de leur «thymos». A quelle cause noble, en effet, nos sociétés leur proposent-elles de s'adonner pour s'élever ? Qu'est ce qui va permettre aux individus de se dépasser et d'acquérir l'estime, voire l'admiration, des leurs concitoyens ?
Dans les enquêtes qui ont été faites sur ces problèmes, il est apparu que c'est le parcours de mère Theresa qui ressort, et de loin, comme avoir été le plus noble, le plus estimable. Dans les siècles passés les causes auxquelles on était prêt à se sacrifier furent successivement, Dieu, le roi, puis ensuite la nation avec la notion de « patrie ». Aujourd'hui, plus rien d'équivalent n'existe ou presque.
Que faire pour enrayer cette évolution, cette expansion, pour conserver nos racines judéo- chrétiennes ? Le retour à la foi, modifier nos critères d’accueil, nos institutions, exercer des contrôles plus sévères et rigoureux, acquérir un parlement ayant un pouvoir suffisant pour promulguer des lois nécessaires , allant vers le virage souhaité. Tous ensembles…
Mais la France ne peut rester seule, c’est toute l’Europe qui doit vite réagir et même une bonne partie du monde.