Jamais les étiquettes n’avaient affiché de tels montants. Pour la première fois, le seuil symbolique des 20.000 euros vient d’être franchi… à la baisse. Derrière ce chiffre, un basculement profond du marché français de la voiture électrique d’occasion. Mais s’agit-il d’une aubaine ou d’un simple rééquilibrage ?
Voiture électrique : chute historique des prix sur le marché de l’occasion

Un cap franchi en juin 2025 : le prix moyen passe sous les 20.000 euros
Le 2 juillet 2025, les chiffres de La Centrale publiés sont venus confirmer ce que les acteurs du marché pressentaient : le prix moyen d’une voiture électrique d’occasion est tombé à 19.990 euros au deuxième trimestre 2025. Une baisse de 13,08 % sur un an, soit –3.009 euros, qui représente un tournant pour le secteur.
Cette évolution marque la fin d’un cycle inflationniste amorcé durant la crise sanitaire, quand les pénuries de semi-conducteurs avaient propulsé la demande en véhicules d’occasion. Désormais, l’offre est non seulement mieux fournie, mais également mieux segmentée. Les véhicules thermiques ne sont plus les seuls compétitifs en seconde main.
Peugeot e-208, Tesla Model 3, Renault ZOE : la baisse se concrétise
Sur le terrain, cette évolution s’incarne dans les modèles les plus répandus. La Peugeot e-208 enregistre la chute la plus marquée : –17,5 % en un an, pour atteindre un prix médian de 16.490 euros. La Tesla Model 3, malgré sa position premium, suit la tendance avec une baisse de 12,5 %, son tarif s'établissant à 27.990 euros.
La Renault ZOE, pionnière des citadines zéro émission, affiche une trajectoire plus nuancée : si son prix a légèrement augmenté de 3,85 % sur un an, il recule de 5,7 % ce trimestre, pour atteindre 12.980 euros.
Les raisons sont multiples : retour massif de véhicules en fin de leasing, progression de l’offre sur les plateformes comme La Centrale, mais surtout ralentissement de la demande, comme le révèle Indicata. En avril, on comptait plus de trois voitures électriques d’occasion disponibles pour un seul acheteur potentiel, contre 1,5 à 2 pour les modèles thermiques ou hybrides.
Accessibilité : un levier, mais pas encore une garantie de confiance
La baisse des prix ouvre indéniablement le marché. D’après une étude conjointe La Centrale - Avere-France, 48 % des Français envisageant l’achat d’un véhicule d’occasion se disent prêts à franchir le pas vers l’électrique.
Leurs motivations ? 60 % souhaitent réduire leurs dépenses énergétiques, 37 % ciblent une baisse des coûts d’entretien, et 30 % invoquent des considérations environnementales.
Mais la réticence reste palpable. 58 % des personnes interrogées estiment encore que les véhicules électriques demeurent trop chers comparés à leurs équivalents thermiques. Et la clef du changement, c’est la confiance.
C’est ce que confirme Anaïs Harmant, directrice marketing de La Centrale :
« Le véritable enjeu n’est plus le coût, mais la confiance : garantir l’état de la batterie, l’historique du véhicule, et proposer un accompagnement professionnel. C’est cette confiance qui fera décoller l’électrique. »
Les solutions évoquées ? Garantie batterie, rapport d’état de santé, historique vérifié, bornes de recharge disponibles et achat via un professionnel labellisé. Des conditions désormais accessibles sur un nombre croissant d’annonces, notamment celles certifiées sur La Centrale.
Marché français : une opportunité à saisir ou un simple réajustement ?
La dynamique actuelle du marché français ne tient pas uniquement à une explosion de l’offre. Elle résulte aussi d’un désajustement temporaire entre perception des véhicules électriques et réalité économique. L’apparition de modèles à bas prix dans les ventes neuves tire mécaniquement les tarifs de l’occasion vers le bas, mais impose aussi une redéfinition des repères budgétaires pour les acheteurs.
Reste à savoir si cette accessibilité nouvelle permettra un décollage durable du marché. Les fondamentaux sont là : économie d’énergie, entretien réduit, incitations fiscales, et un réseau de bornes de recharge en constante progression.