Après deux années de bénéfices, Stellantis encaisse un choc sévère au premier semestre 2025. Le groupe automobile franco-italo-américain, issu de la fusion entre PSA et Fiat-Chrysler, affiche une perte nette de 2,3 milliards d’euros, marquant ainsi un retournement brutal pour un acteur jusqu’ici réputé pour sa résilience.
Stellantis bascule dans le rouge : une perte nette de 2,3 milliards d’euros

Un repli brutal des résultats de Stellantis sur fond de tensions douanières
Alors qu’il avait engrangé 5,6 milliards d’euros de bénéfice net sur la même période en 2024 — chiffre déjà en retrait de 48 % par rapport à l’année faste de 2023 — Stellantis se heurte désormais à une dégradation simultanée de ses marchés clés. Le chiffre d’affaires s'établit à 74,3 milliards d’euros, soit une baisse de 12,5 % d'une année sur l'autre, selon RTBF.
Le groupe attribue cette contre-performance à plusieurs causes combinées. En premier lieu, les conséquences immédiates des barrières commerciales imposées par Washington : « Les arrêts temporaires de production pratiqués au début du trimestre en réponse aux nouveaux tarifs douaniers en Amérique du Nord » ont affecté l’ensemble du dispositif industriel nord-américain. Ce bouleversement commercial aurait représenté une charge directe de 300 millions d’euros, selon l’estimation révélée par BFMTV le 21 juillet 2025.
Stellantis : Une transition industrielle au ralenti en Europe
En parallèle, Stellantis doit faire face à une refonte de son portefeuille de modèles en Europe élargie, où de nombreuses nouveautés — pourtant stratégiques — peinent encore à atteindre leur vitesse de croisière. « La transition de l’offre produit en Europe élargie, où plusieurs modèles importants sont soit en phase de montée en cadence après leurs lancements récents », a précisé le constructeur dans son communiqué officiel cité par RTBF. Ce phénomène s'est accompagné d'une baisse de 6 % des livraisons mondiales, avec 1,45 million de véhicules écoulés sur le deuxième trimestre 2025.
Le groupe a par ailleurs dû passer en pertes plusieurs projets industriels et plateformes techniques, entraînant une charge exceptionnelle de 3,3 milliards d’euros avant impôts, selon France 24. Dès le 30 avril 2025, Stellantis avait suspendu toute prévision annuelle, citant les effets d’un « environnement instable » sur ses capacités de projection à moyen terme.
Objectifs gelés, redressement espéré pour fin 2025
Si le premier semestre s’achève sur un constat d’échec, la direction tente de se projeter prudemment vers une reprise progressive dès le second semestre. Dans le communiqué publié ce lundi, l’état-major précise : Les « mesures prises pour améliorer les performances et la rentabilité, avec en particulier les nouveaux produits, sont encore au stade préliminaire » et « devraient générer des effets positifs plus importants au cours du second semestre 2025 ».
Dans un contexte de turbulence, Stellantis a également validé la nomination d’Antonio Filosa à la direction générale, succédant à Carlos Tavares, dont le départ a été acté par l’assemblée extraordinaire du groupe la semaine dernière.