En pleine saison estivale, alors que les cours de l’or noir montraient des signes de fébrilité sur fond de tensions Iran-Israël, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (OPEP+), a décidé le 6 juillet 2025 d’augmenter sa production de 548 000 barils par jour (bpj) à compter d’août 2025. Une décision qui déjoue les anticipations des analystes et rebat les cartes sur les marchés de l’énergie.
Pétrole : l’OPEP acte une hausse inattendue de la production
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Published on 7 juillet 2025 6h30
80 DOLLARSLe prix du baril de pétrole a frôlé les 80 dollars durant les bombardements en Iran
L’OPEP veut répondre à la demande de pétrole mondiale
Pourquoi l’OPEP+ choisit-elle d’ouvrir davantage les vannes ? La réponse tient en un équilibre délicat. Le cartel affirme vouloir stabiliser les cours du pétrole tout en répondant à une demande mondiale en hausse. Les chiffres de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) évoquent en effet un retour à la consommation d’avant pandémie dans plusieurs grandes économies, notamment en Asie.
Selon AP News, les pays moteurs de cette décision sont l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Koweït, l’Irak, le Kazakhstan, l’Algérie, l’Oman et la Russie. Cette coalition affiche sa volonté de consolider son rôle dans la régulation de l’offre mondiale de pétrole, tout en évitant un excès de production susceptible d’entraîner une chute brutale des prix. Un diplomate pétrolier cité par Boursorama précise : « La décision a été prise après consultation approfondie entre les membres. Elle reflète la nécessité d’une réponse commune face à l’instabilité persistante du marché ».
Plus d’un demi-million de barils de pétrole de plus par jour
Le volume supplémentaire de 548 000 barils par jour annoncé pour le mois d’août, selon Le Figaro, représente une hausse marquée par rapport au rythme de +411 000 bpj par mois observé depuis début 2025. Cette inflexion porte le total des hausses consenties en huit mois à plus de 3 millions de barils quotidiens, selon les calculs consolidés de l’OPEP+. Il ne reste désormais que 280 000 barils/jour à restituer d’une coupe initiale de 2,2 millions de barils/jour, décidée en 2023 en réponse à la surabondance post-Covid. De quoi faire se stabiliser le prix du baril de Brent sous les 70 dollars, à 67 dollars ce lundi 7 juillet 2025 au matin. Bien loin des 81 dollars de janvier 2025 mais aussi des 60 dollars de mai 2025.
La décision de l’OPEP est également une réponse politique. Plusieurs gouvernements occidentaux avaient appelé à une hausse de l’approvisionnement pour contenir l’inflation liée à l’énergie. AP News rapporte que « la Maison Blanche a salué la décision comme une avancée constructive dans la coopération énergétique mondiale ». De son côté, l’Arabie saoudite cherche visiblement à maintenir son rôle central sans prendre le risque d’un affrontement ouvert avec ses partenaires. La Russie, toujours sous sanctions, voit dans cette souplesse une opportunité d’accroître ses revenus en contournant les circuits officiels.
Quelles conséquences pour le marché et les consommateurs ?
L’augmentation de la production de pétrole pourrait se traduire à court terme par une accalmie sur les prix des carburants, selon plusieurs observateurs. Toutefois, la volatilité reste forte. Les analystes soulignent que les tensions autour du détroit d’Ormuz, passage stratégique pour un cinquième du pétrole mondial, pourraient créer un effet inverse.
Pour les consommateurs européens, l’impact dépendra du taux de change euro-dollar qui est plutôt positif pour les européens, puisque l’Euro semble se stabiliser à un niveau élevé, supérieur à 1,10 dollar. Mais le prix du carburant dépend aussi des décisions fiscales internes sur les produits pétroliers, et la France taxe énormément, ce qui limite l’effet d’aubaine.