Sous la pression croissante des autorités et des consommateurs, Renault fait face à une enquête majeure. En cause, des problèmes sur des moteurs et des clients mécontents des réparations de l’entreprise.
Motorgate : Renault ciblée par une plainte, la DGCCRF enquête
Renault est désormais sous le feu d’une enquête lancée par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). L’information, révélée par Le Monde le 26 juin 2025, marque une nouvelle étape dans l’affaire dite du « Motorgate ». Une enquête ouverte après plusieurs mois de mobilisation de collectifs de victimes, et plus d’une centaine de plaintes liées au moteur 1.2 TCe, produit entre 2012 et 2016.
Enquête, plainte, moteur : la DGCCRF vise le TCe 1.2 de Renault
Le moteur 1.2 TCe, monté sur plusieurs modèles Renault, Dacia et Nissan, est accusé de consommer de l’huile de manière excessive, entraînant à terme des pannes moteur graves. Les premières alertes remontent à 2019, lorsque l’UFC-Que Choisir signale des anomalies préoccupantes. En octobre 2023, le parquet de Nanterre ouvrait déjà une enquête préliminaire pour tromperie aggravée et mise en danger de la vie d’autrui, à la suite d’une série de plaintes pénales déposées par des automobilistes. Le dossier bascule à l’hiver 2025, lorsque la DGCCRF est officiellement saisie.
Selon Capital, « environ 400 000 véhicules » seraient concernés, dont « 133 050 en France ». L’association des victimes du Motorgate Renault, en partenariat avec des cabinets juridiques comme MyLeo.legal, exige une prise de responsabilité collective du constructeur. Ce dernier reconnaît « un défaut technique sur certains lots de production », mais assure avoir « réparé les cas avérés » selon Le Monde. Une affirmation que contestent de nombreux plaignants, évoquant des refus répétés de prise en charge.
Indemnisation, industrie, client : les défaillances qui plombent Renault
La tension monte dans le secteur automobile, où les dispositifs d’indemnisation proposés par Renault sont jugés insuffisants. D’après L’Automobile Magazine, les méthodes de traitement au cas par cas ont échoué face à une mobilisation de masse. « Les clients deviennent des justiciables déterminés », écrit le journal, en soulignant l'effet de levier des réseaux sociaux, des forums et des collectifs d’experts.
Pour les autorités, le cœur du problème réside dans une communication jugée lacunaire et une réparation jugée partielle. La DGCCRF, dont les pouvoirs incluent des sanctions administratives lourdes, pourrait à terme transmettre le dossier au parquet, ouvrant la voie à une action en justice formelle. Une telle évolution représenterait un coup sévère pour l’image d’un constructeur déjà fragilisé par les précédentes polémiques sur les émissions.
Des procédures en cascade, un constructeur acculé
Renault ne fait pas face à une offensive isolée. Le scandale concerne également Stellantis, à travers les moteurs 1.2 PureTech, visés par des accusations similaires. Mais le cas Renault est singulier par son ampleur nationale et la vétusté des véhicules impliqués. Les réparations étant parfois refusées pour cause de dépassement du délai de prescription légal (cinq ans après l’achat), de nombreux consommateurs se retrouvent sans recours.
Dans une lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron en octobre 2023, les victimes dénonçaient une « inaction des pouvoirs publics », appelant à une réforme du cadre juridique pour favoriser les actions collectives, relaye Capital. Leur demande principale : que la DGCCRF sorte de sa réserve et utilise ses pouvoirs de sanction.