Meta pousse Threads dans la cour des grands. Objectif : piquer des parts à X, récupérer des annonceurs en fuite, et surtout, faire du chiffre.
Threads : Meta lance officiellement la pub sur son clone de Twitter
By
Published on 25 avril 2025 10h16
Une plateforme encore jeune, mais déjà rentable ? Meta ouvre la porte aux pubs sur Threads, son pari anti-X.
Threads passe à l’encaissement : place à la pub
C’est officiel : Threads devient une machine à cash. Deux ans après son lancement dans l’ombre d’Instagram, le réseau social de Meta commence à afficher de la pub dans une trentaine de pays. Les États-Unis et le Japon ont ouvert le bal en début d’année, et les annonceurs français sont déjà approchés, même si la France n’est pas encore activée. Meta n’y va pas à tâtons : Threads est désormais inclus par défaut dans toutes les campagnes Advantage+ et placements manuels de Meta. Pas une option, une obligation.
Le moment est bien choisi : les revenus pub de Facebook et Insta reculent, Trump menace les sites chinois avec ses barrières douanières, et Meta voit une part croissante de ses budgets pub s’évaporer. Threads, avec ses 320 millions d’utilisateurs actifs par mois, devient le nouveau terrain de chasse.
Côté format, c’est encore minimaliste : une bannière horizontale, statique. Et c’est tout. Les annonceurs peuvent choisir de ne pas apparaître à côté de contenus sensibles grâce à un filtre IA. Une précaution, surtout depuis que Meta a annoncé la fin du fact-checking sur ses applis. Traduction : modération allégée, mais habillage algorithmique.
Autre limite : impossible, pour l’instant, de faire une campagne 100 % Threads. Le placement est couplé au fil Instagram. Autrement dit, Threads n’est pas encore un vrai canal à part entière. Mais ça viendra. Meta le vend déjà comme une nouvelle brique dans son empire pub.
Vers un monopole pub signé Meta ?
Pas de suspense : Threads vise X dans le viseur. L’appli de microblogage a été pensée dès le départ comme une alternative au bazar qu’est devenu Twitter depuis le rachat par Musk en 2022. Depuis deux ans, X perd ses annonceurs en masse. Et Meta espère les récupérer en offrant un environnement plus propre, plus stable, et surtout mieux intégré à Instagram.
« La pub sur Threads va tuer X ». Surtout en Europe, où les agences ont presque toutes déserté la plateforme de Musk. Pour les marques, Threads coche les bonnes cases : même usage que Twitter, même format rapide, mais sans les clashs ni les fake news.
Rien n’est jamais gratuit. Si Threads marche, Meta renforce encore son emprise sur la pub en ligne. Facebook, Insta, Threads… bientôt WhatsApp : à ce rythme, les annonceurs n’auront plus vraiment le choix. Certains s’en réjouissent, cela fait plus d’emplacements, donc des coûts potentiellement plus bas. D’autres flippent : trop de puissance, et Meta pourra fixer ses règles.
Un acteur du secteur résume : « Si Meta réussit à imposer Threads, on aura un quasi-monopole. » D’autant que certains analystes y voient un plan B caché : muscler Threads pour pallier une revente forcée d’Instagram ou WhatsApp en cas de décision de justice défavorable pour le groupe.