En pleine Seconde Guerre mondiale, un porte-avion américain traverse l’océan avec, à son bord, une voiture au look raffiné. Huit décennies plus tard, des chercheurs tombent dessus au fond du Pacifique. Pourquoi était-elle là ? Et surtout, à qui pouvait-elle bien appartenir ?
Découverte : pourquoi une voiture de luxe se trouvait-elle à bord d’un porte-avion de guerre ?
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Published on 22 avril 2025 17h00
Découverte à 5 000 mètres de profondeur, la Ford “Woody” de l’USS Yorktown intrigue autant qu’elle fascine. Sur un navire conçu pour le combat, cette voiture fait figure d’ovni.
Une épave, une voiture, et des questions plein la cale
Le 19 avril 2025, une équipe de la NOAA en exploration dans le monument marin de Papahānaumokuākea tombe sur un objet inattendu : un véhicule, bien conservé, niché dans les entrailles de l’USS Yorktown. Ce porte-avion, coulé en juin 1942 lors de la bataille de Midway, reposait jusqu’ici dans un silence d’acier à trois miles sous l’eau. Et personne n’avait noté la présence d’une voiture dans sa documentation.
« C’est une voiture. C’est une voiture pleine », s’étonne un chercheur en direct pendant l’exploration, cité par le Miami Herald.
Les chercheurs penchent pour une Ford Super Deluxe “Woody” de 1940 ou 1941. Une voiture civile, élégante, avec ses ailes chromées, sa roue de secours arrière et son toit en toile. Un véhicule qui tranche nettement avec l’austérité des jeeps militaires qu’on s’attendrait à trouver dans un hangar de guerre.
Selon Phil Hartmeyer, archéologue à la NOAA, « l’équipage a tout jeté pour alléger le navire après la frappe, mais ont-ils laissé la voiture ? Quelque chose qu’ils auraient pu faire rouler par-dessus bord ? ».
Une anomalie qui raconte l’Histoire autrement
À qui appartenait cette voiture ? Deux théories sont avancées. La première : elle aurait été la voiture personnelle du contre-amiral Frank Fletcher, commandant du navire. En tant que navire amiral, le Yorktown aurait pu transporter un véhicule de prestige pour ses déplacements à terre. La seconde : la voiture aurait été embarquée pour réparation après avoir été endommagée lors de la bataille de la mer de Corail.
Mais une chose est sûre : sa présence dit quelque chose du statut. Car à cette époque, une “Woody” n’était pas un modèle utilitaire. C’était une voiture prisée des familles aisées et des cadres.
Mais alors pourquoi embarquer une voiture sur un porte-avion en temps de guerre ? Les hangars étaient destinés aux avions, aux pièces détachées, à la logistique. Un véhicule civil occupant cet espace, c’est inhabituel. Et c’est ce qui rend la découverte passionnante.
Ce n’est pas seulement un morceau de métal. C’est un indice sur la vie à bord, sur les pratiques militaires, sur la manière dont l’armée gérait les détails les plus banals, y compris la mobilité de ses hauts gradés. Une anecdote qui humanise la machine de guerre, et rappelle que derrière les cuirasses d’acier, il y avait aussi des hommes, et parfois, une voiture de luxe.