Le redémarrage de l’EPR de Flamanville est reporté au 21 avril

Le réacteur EPR de Flamanville, attendu comme un pilier du nucléaire français, voit son redémarrage une nouvelle fois reporté. EDF fixe désormais l’échéance au 21 avril 2025, tout en assurant que les opérations suivent leur cours selon le calendrier global.

Jade Blachier
By Jade Blachier Published on 17 avril 2025 11h27
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Le redémarrage de l’EPR de Flamanville est reporté au 21 avril - © Economie Matin
13 milliards d’eurosLe coût du chantier est estimé à 13 milliards d’euros.

Le 16 avril 2025, EDF a officialisé un nouveau décalage dans le redémarrage de l’EPR de Flamanville, repoussant l’échéance au 21 avril. Ce réacteur nucléaire de troisième génération, longtemps retardé par des problèmes techniques, entame sa phase finale de mise en service. Ce nouveau calendrier marque une étape importante dans la stratégie énergétique nationale autour du nucléaire civil.

Un redémarrage prévu le 21 avril après plusieurs reports de l'EPR de Flamanville

Initialement programmé pour le 17 avril, puis le 18, le redémarrage de l’EPR est désormais fixé au lundi 21 avril 2025. Selon EDF, ce délai supplémentaire vise à finaliser les dernières opérations de maintenance. Le réacteur est à l’arrêt depuis le 15 février, après avoir connu une série d’interventions techniques, notamment sur un circuit de refroidissement et le système turbo-alternateur.

Dans un communiqué, EDF a indiqué que « les dernières opérations de maintenance sont terminées » et que « les équipes de Flamanville 3 procèdent actuellement au redémarrage en toute sûreté du réacteur, dans l’objectif d’un couplage au réseau électrique le 21 avril ».

Le couplage au réseau, c’est-à-dire l’intégration de la production du réacteur au réseau électrique national, constitue une étape majeure dans la mise en service industrielle. Ce sera la première fois depuis son raccordement en décembre 2024 que l’unité injectera de l’électricité dans le réseau de façon opérationnelle.

EDF maintient son objectif de pleine puissance à l’été

Malgré ce nouveau report, EDF assure que l’objectif d’atteindre la pleine puissance du réacteur à l’été 2025 reste inchangé. Depuis la connexion au réseau électrique le 21 décembre 2024, l’entreprise a dû ajuster plusieurs fois son calendrier, notamment en raison d’aléas techniques répétés.

Ce nouveau retard est le quatrième officiel depuis cette connexion, mais certains médias, évoquent jusqu’à huit reports depuis février. Parmi les interventions techniques réalisées figurent la vérification du débit du circuit de refroidissement EVU/SRU, le traitement de surchauffes dans le turboalternateur, ainsi que le remplacement d’une sonde défectueuse.

EDF précise également que le redémarrage s’inscrit dans une montée en puissance progressive, avec des seuils réglementaires encadrés. « Le résultat de ces réglages ne sera mesurable que lorsque le réacteur sera recouplé au réseau ».

Une surveillance étroite de l’ASNR dans la dernière ligne droite

La montée en puissance du réacteur reste strictement encadrée par l’ASNR, l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection, créée début 2024. Cette nouvelle autorité a imposé deux jalons réglementaires intermédiaires : un arrêt à 60 % de puissance pour une première évaluation, puis une nouvelle autorisation nécessaire à 80 %, avant de pouvoir atteindre la pleine puissance.

Le rôle de l’ASNR est d’assurer que chaque phase du démarrage s’effectue dans des conditions de sécurité optimales, tant pour les personnels que pour l’environnement. Ce protocole permet d’identifier rapidement tout dysfonctionnement et d’éviter une montée en puissance trop rapide.

EDF, de son côté, affirme que les retards n’altèrent pas le calendrier de production final. Toutefois, le réacteur EPR de Flamanville est observé de près par les acteurs du secteur énergétique et les autorités, en raison de ses précédents retards et des nombreux défis rencontrés depuis le lancement du chantier en 2007.

Un projet structurant pour la stratégie nucléaire française

L’EPR de Flamanville est le seul exemplaire en France de ce type de réacteur de nouvelle génération. Il constitue l’un des piliers du plan de relance du nucléaire souhaité par l’exécutif. Sa mise en service est donc un enjeu stratégique, non seulement pour EDF, mais aussi pour l’image du nucléaire français à l’international.

Avec un coût estimé à plus de 13 milliards d’euros, le chantier a été marqué par des retards chroniques, des aléas techniques et une surveillance renforcée de la part des autorités de sûreté. Plus de 50 événements significatifs ont été signalés depuis sa mise sous tension.

La réussite du démarrage opérationnel du réacteur pourrait ainsi servir de tremplin pour les projets suivants, notamment les EPR2 prévus dans les années à venir. À condition, bien sûr, que les délais soient désormais tenus.

Jade Blachier

Diplômée en Information Communication, journaliste alternante chez Economie Matin.

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